j'ai ma petite bibliothéque sur l'AA.
j'avais enregisté cette petite étude qui m'avait fortement aiguillé sur l'AA chinoise...(( je le répète la seule que l'on a le droit de commercialiser soit même car ttes les autres artémisias sont le monopole des pharmaciens et distillateusr, protégés par une loi....( bizarre non

)
ils n'avaient pas pensé que la AA chinoise viendrait jusqu'à chez nous

))
copié collé:
L’ARTEMISIA ANNUA EN GELULES
Résultats préliminaires d’une expérience de prévention et traitement du paludisme
Michel ONIMUS , Sophie CARTERON
A l’occasion de nombreuses missions chirurgicales d’orthopédie pédiatrique menées auprès d’enfants handicapés en République Centrafricaine, nous avons été fréquemment confrontés à des poussées fébriles postopératoires, observées le lendemain ou le surlendemain de l’opération, attribuées à des accès palustres et traitées par l’administration de sels de quinine (Quinimax). A l’occasion d’une récente mission, nous avions effectué une recherche de Plasmodium falciparum chez plusieurs enfants asymptomatiques, avec dans tous les cas testés un résultat positif, et les accès palustres observés en postopératoire nous semblent s’expliquer par l’effet du choc opératoire sur un enfant chroniquement impaludé.
L’Artemisia annua, administrée sous forme de tisane, est connue depuis longtemps pour son action antipaludéenne, liée à la présence dans la plante d’artémisinine et de nombreux flavonoïdes. Bien que facile à préparer et de surcroît à coût nul, l’administration de tisane nous a paru mal adaptée et difficile à mettre en œuvre dans le contexte d’une intervention chirurgicale, et nous nous sommes orientés vers l’administration de poudre de feuilles d’Artemisia annua sous forme de gélules comme traitement préventif de l’accès palustre durant la période postopératoire immédiate chez les enfants opérés. L’administration de feuilles en poudre a par ailleurs l’avantage sur la tisane d’apporter le « totum », c’est-à-dire l’ensemble des molécules présentes dans la plante, dont l’action peut être synergique.
Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité de ce traitement préventif. Elle a été réalisée à l’occasion d’une mission chirurgicale en République Centrafricaine en Novembre 2012.
MATERIEL D’ETUDE
Vingt cinq patients ont pu être inclus dans l’étude : il s’agissait de 22 enfants dont l’âge moyen était de 8 ans et 4 mois (1 – 16) et de 3 adultes dont l’âge moyen était de 27 ans (18 – 40). Tous les patients ont été opérés d’une déformation de l’appareil locomoteur. Outre la recherche de Plasmodium falciparum, le bilan préopératoire a comporté dans tous les cas une recherche de parasites digestifs (positive dans tous les cas) et une sérologie VIH (négative dans tous les cas sauf un adulte).
PROTOCOLE :
La recherche de parasites a été réalisée à deux reprises : une fois avant la mise en route du traitement préventif, et une deuxième fois à J+2, c’est-à-dire le matin du deuxième jour après l’opération. La durée du traitement préventif a été variable :
Dans 14 cas le traitement a été débuté la veille de l’opération (J-1): Chaque enfant a reçu 2 gélules par jour pendant 2 jours et demi (2 gélules le soir de la veille de l’opération, deux gélules le soir de l’opération, 1 gélule matin et soir à J+1 et une gélule le matin à J+2), soit un traitement administré pendant 60 heures.
Dans 11 cas, pour des raisons purement pratiques (absence de l’enfant au moment de la distribution des médicaments la veille de l’opération), le traitement n’a été débuté que le jour de l’opération : dans ces 11 cas chaque enfant a reçu deux gélules le soir de l’opération, 1 gélule matin et soir à J+1 et une gélule le matin à J+2, soit une durée de traitement de 36 heures.
NOM Age diagnostic Parasitémie avant traitement J-1 J+0 J+1 J+2 Parasitémie apres traitement % amelioration
1 Y. M. 7 rétraction 4ceps 350 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 80 77%
2 M. A. 22 brulure 400 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 120 70%
3 B. R. 40 paralysie biceps 400 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 80 80%
4 T. J. 14 pied varus équin 640 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 120 81%
5 G. C. 11 genu varum 240 2 gel. 2 gel. 1 gel. 160 33%
6 Y. A. 13 pied varus équin 440 2 gel. 2 gel. 1 gel. 320 27%
7 M. D. 12 spasticité 300 2 gel. 2 gel. 1 gel. 160 47%
8 Y. Z. 3 pied bot congénital 320 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 80 75%
9 M. R. 7 cyphose Pottique 160 2 gel. 2 gel. 1 gel. 80 50%
10 M. G. 7 rétraction 4ceps 910 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 240 74%
11 S A. 18 brulure 520 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 80 85%
12 C. T. 5 tumeur genou 420 2 gel. 2 gel. 1 gel. 0 100%
13 N. K. 6 genu valgum 580 2 gel. 2 gel. 1 gel. 40 93%
14 Y. G. 15 tumeur main 640 2 gel. 2 gel. 1 gel. 40 94%
15 N. E. 1 pied bot congénital 360 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 160 55%
16 D. D 5 pbve 400 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 160 60%
17 R. P. 13 pied bot congénital 620 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 400 35%
18 K. M. 12 raideur hanche 420 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 480 -14%
19 N. J. 2 genu valgum 320 2 gel. 2 gel. 1 gel. 160 50%
20 K. J. 7 genu valgum 520 2 gel. 2 gel. 1 gel. 400 23%
21 W. I. 2 pied bot congénital 400 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 240 40%
22 Y. Z. 2 pied bot congénital 400 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 240 40%
23 B. R. 14 rétraction 4ceps 320 2 gel. 2 gel. 2 gel. 1 gel. 80 75%
24 P. Z. 11 brulure 240 2 gel. 2 gel. 1 gel. 160 33%
25 O. M. 14 ostéite chronique 480 2 gel. 2 gel. 1 gel. 40 92%
MOYENNE générale 432 165 62%
traitement 1 jr 1/2 395 142 64%
traitement 2 jrs 1/2 461 183 60%
âge: moins de 5 ans 374 149 60%
âge: 6 à 13 ans 413 200 52%
âge: plus de 13 ans 496 142 71%
Tableau I
Pour les enfants les plus jeunes (moins de 3 ans) les gélules ont été ouvertes et la poudre administrée directement avec de la bouillie. Pour les enfants de moins de 20 kg, on a utilisé des gélules de taille n° 1 ; pour tous les autres cas on a utilisé des gélules de taille 0.
RESULTATS :
1) Résultats biologiques (Tableau I) :
La parasitémie moyenne avant mise en route du traitement était de 452 parasites/ml (160 – 910). La parasitémie moyenne en fin de traitement était de 165 parasites/ml (0-320), soit une amélioration moyenne de 62%.
Dans les 11 cas traités pendant 36 heures, la parasitémie est passée de 395 à 142, soit une amélioration de 64% (23% - 100%). Dans les 14 cas traités durant 60 heures, la parasitémie moyenne est passée de 461 à 183, soit une amélioration moyenne de 60 % (-14% - 85%).
2) Résultats cliniques :
Le traitement a été parfaitement toléré dans tous les cas. Il n’a pas été observé de réaction particulière ni d’intolérance digestive. Aucune poussée fébrile anormale n’a été notée en postopératoire. Les suites opératoires ont été jugées très simples dans tous les cas. L’œdème postopératoire, observé très fréquemment en particulier après libération postéro-interne pour pied bot varus équin congénital, nous a paru plus modéré qu’habituellement. Nous avons été frappés par l’indolence postopératoire, la prescription d’antalgiques se limitant à du Paracétamol durant les 12 à 18 premières heures après l’opération.
DISCUSSION
Cette étude n’apporte que des résultats préliminaires, observés sur une série peu importante, sans groupe témoin. Cependant la recherche des parasites a été effectuée dans le même laboratoire, le plus souvent par le même technicien ; l’erreur possible dans les mesures pré et postopératoire peut donc être considérée comme identique, donnant un caractère crédible aux résultats obtenus, et il parait possible d’en tirer quelques conclusions provisoires.
Tous les enfants étudiés présentaient une parasitémie asymptomatique en préopératoire, comme cela est actuellement bien établi (2) ; dans notre expérimentation l’objectif n’était pas d’éradiquer la présence de parasites dans le sang, mais de faire baisser la parasitémie pendant les premiers jours postopératoires pour éviter la survenue d’un accès palustre. De ce fait le traitement n’a volontairement pas été poursuivi au-delà du deuxième jour postopératoire. Néanmoins l’efficacité de la poudre d’Artemisia annua constatée dans cette étude permet de penser que, utilisée à long terme, elle peut avoir un effet préventif des accès palustres chez l’enfant, comme cela a par ailleurs été démontré avec la tisane (6).
Dans cette étude le traitement préventif de l’accès palustre par des gélules de poudre d’Artémisia annua a été efficace dans la quasi-totalité des cas, tant cliniquement que biologiquement, permettant une diminution de la parasitémie au tiers de sa valeur initiale. Cette diminution a été rapidement obtenue, dès 36 heures d’administration, et elle était retrouvée inchangée après 60 heures. Une augmentation de la parasitémie n’a été observée que dans un cas (obs. n° 18), sans aucune manifestation clinique. Il est possible que dans ce cas le traitement ait permis de neutraliser un accès palustre débutant.
Les doses administrées durant ce travail étaient très faibles : environ 200 mg de poudre dans une gélule de taille n°1, environ 250 mg dans une gélule de taille n°0, soit environ 400 à 500 mg de poudre d’Artemisia annua par jour. La poudre d’Artemisia annua a été obtenue à partir de la variété luxembourgeoise, qui ne contient qu’environ 0,1% d’artémisine. On peut donc estimer que la dose d’artémisine administrée quotidiennement était comprise entre 0,4 et 0,5 mg. Cette dose est très nettement inférieure aux chiffres recommandés lors de la prescription d’ACT et elle est également très inférieure aux chiffres retrouvés dans la littérature lors de l’administration d’un litre de tisane: 12 mg dans l’étude de Mueller (5), 94 mg dans l’étude de Rath (7), 40-46 mg dans l’étude de Rocha e Silva (8) ; néanmoins l’efficacité du faible dosage utilisé est indiscutable. Il faut également noter que dans notre étude le traitement préventif avec gélules a eu la même efficacité sur la parasitémie quel que soit l’âge du patient et donc quel que soit le poids du patient: la parasitémie a été abaissée en moyenne de 60% chez les enfants âgés de moins de 5 ans, de 52% chez les enfants âgés de 5 à 13 ans, et de 71% chez les patients âgés de plus de 13 ans. Ces données suggèrent que la poudre d’Artémisia annua est efficace même à très faibles doses. Il reste à vérifier si un dosage de poudre plus important est plus efficace sur la parasitémie. La poudre d’Artémisia annua permet sans doute mieux que la tisane l’apport de l’ensemble des molécules présentes dans la plante, et notamment des polysaccharides et des flavonoïdes présents dans l’Artemisia annua). Ces molécules potentialisent l’action de l’artémisinine (3) et elles ont elles-mêmes une action antipaludéenne directe sur le Plasmodium falciparum (1,4,9,10).
L’administration de poudre d’Artémisia annua en gélules est nettement plus simple et apparemment plus efficace que l’administration en tisane. Néanmoins l’administration en gélules se heurte à leur coût de fabrication et de distribution et à nos yeux elle reste imparfaitement adaptée pour l’utilisation à grande échelle de l’Artemisia annua. La promotion de la production locale de l’Artemisia annua et son utilisation en tisane restent donc pour nous actuellement la meilleure méthode de prévention et de traitement du paludisme et à diffuser dans les pays les plus pauvres. Une alternative est peut-être l’absorption de poudre si la plante peut être suffisamment broyée par le pilon traditionnel. L’utilisation en gélules reste une option possible et dans doute préférable dans des situations précises bien particulières.
Note : Enfin, durant la même mission chirurgicale, 5 patients non inclus dans la série (4 adultes et un enfant) ont présenté une crise de paludisme, survenue dans 1 cas malgré une prévention par Malarone, dans 2 cas sans traitement préventif, et dans 2 cas la crise persistait malgré un traitement classique par ACT poursuivi pendant plus de 10 jours. Ces 5 patients ont été traités par l’administration de gélules à des doses plus importantes : une dose de charge de 3 gélules au démarrage du traitement, puis 4 gélules par jour pendant 7 jours. Dans les 5 cas on a constaté dès la 24ème heure une rapide disparition des signes fonctionnels et de l’hyperthermie. Un dosage de la parasitémie avant et sous traitement a pu être effectué dans deux cas : dans un cas adulte, la concentration en Plasmodium Falciparum est passée de 1500 à 180 parasites/ml après deux jours ½ de traitement ; dans l’autre cas (enfant âgé de 8 ans), la parasitémie, qui était passée en 24 heures de 240 à 8400 parasites/ml, a baissé à 80 parasites/ml après deux jours ½ de traitement.
REFERENCES
1. Ayoola GA , Coker HAB, Adesegun SA, Adepoju-Bello AA, Obaweya K, Ezennia EC, Atangbayila TO. Phytochemical Screening and Antioxidant Activities of Some Selected Medicinal Plants Used for Malaria Therapy in Southwestern Nigeria. Tropical Journal of Pharmaceutical Research, September 2008; 7: 1019-1024.
2. Bottius E, Guanzirolli A, Trape JF, Rogier C, Konate L, Druilhe P. Malaria: even more chronic in nature than previously thought; evidence for subpatent parasitaemia detectable by the polymerase chain reaction. Trans R Soc Trop Med Hyg. 1996, 90:15-9.
3. Ferreira JFS, Luthria DL, Sasaki T, Heyerick A. Flavonoids from Artemisia annua as antioxidants and their potential synergism with artemisinin against malaria and cancer. Molecules 2010, 15, 3135-3170.
4. Goulart H R, Kimura E A, Peres V J, Couto A S, Aquino Duarte F A, Katzin A M. Terpenes Arrest Parasite Development and Inhibit Biosynthesis of Isoprenoids in Plasmodium falciparum Antimicrobial Agents and Chemotherapy, July 2004, 48 : 2502-9.
5. Mueller MS, Karhabomga IB, Hirt HM, Wemakor E. The potential of Artemisia annua L. as a locally produced remedy for malaria in the tropics: agricultural, chemical and clinical aspects. J Ethnopharmacol 2000, 73 : 487-93.
6. Ogwang PE, Ogwal J O, Kasasa S, Ejobi F, Kabasa D, Obua C.Use of Artemisia annua L. Infusion for Malaria Prevention: Mode of Action and Benefits in a Ugandan Community. British J of Pharm Research, 2011, 1: 124-132.
7. Räth K, Taxis K, Walz G, Gleiter CH, Li SM, Heide L. Phamacokinetic study of artemisinin after oral intake of a traditional preparation of Artemisia annua L. (annual wormwood). Am J Trop Med Hyg 2004, 70: 128-32.
8. Rocha e Silva LF, Melillo de Magalhães P, Farias Costa MR, Graças Costa Alecrim (das) M, Maia Chaves FC, Freitas Hidalgo (de) A, Pohlit AM, Ribeiro Vieira PP. In vitro susceptibility of Plasmodium falciparum Welch field isolates to infusions prepared from Artemisia annua L. cultivated in the Brazilian Amazon. Mem Inst Oswaldo Cruz, Rio de Janeiro, 2012 ; 107: 859-866.
9. Willcox M L, Burton S, Oyweka R, Namyalo R, Challand S, Lindsey K. Evaluation and pharmacovigilance of projects promoting cultivation and local use of Artemisia annua for malaria. Malaria Journal 2011, 10:84 doi:10.1186/1475-2875-10-84.
10. Xie G, Schepetkin IA, Siemsen DW, Kirpotina LN, Wiley JA, Quinn MT. Fractionation and Characterization of Biologically-active Polysaccharides from Artemisia tripartita. Phytochemistry. 2008, 69: 1359–1371.
j'aime bien ce genre de chtite étude de terrain...
petite dose de Artémisine.. et en poudre simple.. voyez le potentiel..
au pilon...c'est encore mieux...
et ils ne peuvent même pas vulgariser... c'est dingue...
j'attends vos avis svp...