lilibet
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Lyme et Grossesse

Message par lilibet »

Bonjour!
Je me pose beaucoup de questions concernant les effets de la maladie de lyme sur la grossesse. Est-ce que certains d'entre vous ont eu cette maladie durant leur grossesse? Si oui, comment s'est -elle déroulée? Merci de me répondre.
Lilibet
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nath
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Message par nath »

Bonjour lilibet,

Oui j'étais atteinte de la ML et je l'ignorais au moment de ma grossesse.
J'étais très fatiguée puis "morte" après l'accouchement et pendant toutes les années qui ont suivi jusqu'à ce que je commence un traitement abx.. la maladie profite du système immunitaire affaiblie pour gagner du terrain :evil:
Mais encore moins drôle: j'ai également contaminé mon fils in utéro, diagnostiqué à l'âge de 3 ANS SEULEMENT!!! (tu peux aller lire mon histoire).

Aux USA les llmd mettent les femmes contaminées sous abx avant la conception, pdt la grossesse et après... la(les) bactéries sont quand même transmises mais en quantité insuffisantes la plupart du temps pour que ces enfants déclenchment la ML. Ils ont un recul de plusieurs années, je ne sais pas combien exactement..

As-tu été piquée pendant ta grossesse?

A bientôt
lilibet
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Message par lilibet »

Bonjour Nath,
Je suis actuellement enceinte de 31SA. J'ai été faire une promenade à la montagne récemment et depuis lors, je m'inquiète pour la maladie de lyme, car j'ai eu une légère piqûre. J'ai été voir mon médecin aujourd'hui qui m'a examinée. Il a dit que c'était très improbable que ce soit une tique qui m'ait piquée ou bien, c'était une minuscule tique. Dans ce cas, les risques que je sois contaminée sont infirmes. Il ne m'a pas donné d'antibiotique, je dois le rappeler si jamais je remarque des rougeurs. Je lui fais confiance, il a déjà sauvé la moitié de ma famille de cancers ou d'autres maladies graves. Néanmoins, je m'inquiète quand même pour mon bébé. Heureusement, cette maladie ne peut plus créer de malformations, car je suis à presque 8 mois de grossesse, mais j'ai peur d'une mort in-utero ou d'un accouchement prématuré.
J'espère de tout coeur que ton petit garçon et toi irez mieux.
Lilibet
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nath
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Message par nath »

C'est la période des nymphes je crois, donc pour les voir c'est quasi impossible (elles ont la taille d'une tête d'épingle) EN REVANCHE ton médecin à tord: que tu aies été piquée par une larve, une nymphe ou une tique adulte elles sont à ces 3 stades porteuses de leur cocktail infectieux et de la ML.
Nymphs are highly infected (...) and feed longer than larvae: 4 or 5 days.

affaire à suivre de très prêt donc...surtout s'il se forme une rougeur au point de piqure, une éruption sur le corps ou si tu commences à être hyper fatiguée, à avoir mal aux muscles, au dos, aux articulations, des maux de tête, maux de gorge chroniques ou aphtes..

j'espère que ce n'était pas une tique!
Plein de bonnes choses pour la fin de ta grossesse et merci de tes encouragements.
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dave
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Message par dave »

Salut lilibet,

je rappelle, et ce dans le but de te rassurer un peu, il faut que le contact avec la tique dure plusieurs heures pour que la charge infectieuse soit dangereuse. Dans ton cas il est difficile de dire si le contact a été long, mais si tu as remarqué la bete rapidement, c'est autant de chance que la transmissions de bactéries soit limitées.

Sois aux aguets des éventuels symptomes

salutations
lilibet
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Message par lilibet »

Salut à tous,
Mon médecin ne m'a pas dit que les larves ou les nymphes étaient moins dangereuses que les formes adultes, mais qu'il y avait peu de risque, étant donné que ce que j'ai extrait était minuscule et que, plus la bête est sur la peau, plus elle grossit. D'ailleurs, je ne suis même pas sûre que c'était une tique, mais je m'inquiète tellement pour mon bébé... Je ne pourrai pas supporter de le perdre après que je l'ai porté dans de temps dans mon ventre... Ce serait la pire des choses qui pourrait m'arriver. Enfin... je vais essayer de me calmer et de m'inspecter chaque jour pour être sûre que ce n'est pas ça...
J'ai peur...
Lilibet
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nath
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Message par nath »

Lilibet,
arrête de "psychoter" comme dirait une de mes copines! :wink:

la bestiole avait elle la tête enfoncée sous ta peau?
le cas contraire soit ce n'était pas une tique soit elle n'avait pas eu le temps de te piquer donc pas lieu de s'inquiéter outre mesure.

On respire un grand coup
Ben voilà! :D
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christine
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Message par christine »

Lilibet,

Donc pour reprendre l'avis de nath!!!

Soit tu respires, soit tu vas voir ton médecin en disant que tu flippes à mort et que c'est pas bon pour le bébé du tout;

Ensuite tu vois avec lui les bénéfices/ risques de terminer ta grossesse sous amox;
Je crois que ça passe pas la barrière placentaire mais ça reste à vérifier.

Moi j'étais lymé durant mes grossesses mais je le savais pas!!!
Donc même pas peur!!!!

Bises

christine
lilibet
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Message par lilibet »

Me revoilà!
Ca me rassure beaucoup quand je lis que certaines d'entre vous ont eu des grossesses normales malgré la maladie de lyme. Mon docteur me dit que de tout façon, je le verrais si j'étais infectée et que ça ne sert à rien de me mettre sous antibiotiques si on a pas preuve de la maladie. Je le répète, je lui fais confiance et même si je flippe, je me dis que je remarquerais des rougeurs si j'étais infectée. En plus, je ne suis pas allée me balader en forêt, mais en montagne dans un endroit sec, où il y a peu de risque d'y avoir des tiques. Encore une petite question: est-ce que je peux remettre les habits que j'ai porté ce jour-là après les avoir lavés à la machine? Y a plus aucun risque qu'il y ait des tiques dessus après lavage?
Merci de me répondre encore une fois,
Lilibet
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christine
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Message par christine »

lilibet,

Normalement tes affaires lavées son OK!!!!

C'est pas des bêtes de machines à laver!!!!

Bises

Christine
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nath
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Message par nath »

Pregnancy and Lyme Disease

(traduction voir 2 messages plus bas)

John Drulle, M.D. December 1990

When a pregnant woman is infected with Lyme disease, not only is she subject to its devastation, but her baby is too. At this time there is only a small amount of information available in the medical literature. I will review the major articles, and after describing our own experiences with Lyme and pregnancy, present what I feel is a rational approach to this issue.



The first case of transplacental passage of Borrelia burgdorferi was reported in 1985 in Wisconsin by Schlesinger. The woman was bitten during her first trimester and developed an EM rash with two satellite lesions. This was followed by typical Lyme symptoms. She did not receive medical treatment as Lyme was not diagnosed at the time. She delivered a male baby at 35 weeks. The baby died 39 hours later from congestive heart failure, and at autopsy there were several major defects of the heart. Spirochetes were found in the spleen, kidneys, bone marrow and the heart. The mother tested positive for Lyme. Here we can only speculate that the Lyme might have been responsible for the birth defects, as these same types of problems can occur in non-Lyme situations.



In 1987, Dr. Alan MacDonald reported a case of a woman infected with Lyme in her first trimester of pregnancy, which unfortunately was not diagnosed or treated. She had developed a circular red rash which was followed by painful swelling of her knee. These resolved spontaneously. The woman went into labor at term, and delivered a 2,500 gram stillborn baby. Autopsy revealed a ventricular septal defect, i.e. a hole in the wall of the heart which separates the two main pumping chambers. The Lyme bacterium was cultured from the baby’s liver, and it was demonstrated in the brain, heart, adrenal gland and the placenta. The mother’s blood tested positive for antibodies to the Lyme spirochete and negative for syphilis. Dr. MacDonald reported three other cases of fetal death in the second trimester, in which the Lyme spirochete was cultured from the livers. None of the mothers gave any history suggesting Lyme infection.



In 1986, Weber reported a case of Lyme infection in a newborn baby. The mother had been bitten by multiple ticks during her first trimester. She developed an EM rash several weeks later. She was treated with a “standard” course of oral penicillin for seven days, three times a day. The baby was delivered at term and appeared normal. During the next 23 hours the baby developed breathing problems and died. Autopsy showed brain hemorrhages. Spirochetes compatible with Borrelia burgdorferi, the Lyme spirochete, were demonstrated in the brain and the liver. Initial testing of the mother’s blood was negative for antibodies to the Lyme spirochete; however, at a later date her frozen blood tested positive for IgM antibodies by the ELISA test.



Markowitz published a study of Lyme and pregnancy in 1986. He described nineteen patients who were infected during pregnancy. Five of these had adverse outcomes (one fetal death at 20 weeks, high bilirubin level in a four-week premature baby, webbed toes, blindness and developmental delay, and a newborn rash). Thirteen of the nineteen had received antibiotics. The authors concluded that there was no proof that Lyme was responsible for the adverse outcomes since all of them were dissimilar. However, there was a consensus that this was an abnormally high frequency of adverse outcomes, and that pregnant women with diagnosed Lyme should be treated immediately with penicillin.

Williams and colleagues conducted a study in a Lyme-endemic area in New York of umbilical cord blood. Of 255 infants tested, 10.2% had detectable antibody to the Lyme spirochete. Of 166 infants born in a non-endemic area, 2.4% had detectable antibodies. The rate of birth defects did not differ significantly between the two groups; however, the first group tended to be of lower birth weight and smaller for their gestational age, and tended to have more jaundice. The authors concluded that these differences were not significantly different. A glaring flaw in this study is that it only included live births. Since miscarriages, stillbirth and perinatal infant deaths were not included, the possibility of congenital defects possibly associated with Lyme and incompatible with life are not included. Therefore, the author’s contention that no association exists between gestational Lyme and congenital defects should be viewed with skepticism.



Dr. Andrea Dlesk, of the Marshfield clinic in Wisconsin, studied 143 healthy pregnant women. Lyme serologic tests were obtained on the initial and postpartum visits. At the time the data were reported, 116 women had completed their pregnancies and 12 had miscarried, one of whom tested positive. Of the 104 women who did not miscarry, 13 women tested positive for Lyme. The conclusion was that healthy women who test positive for Lyme are at no increased risk for miscarriage. Again this study is flawed in that there are no autopsy data on the 12 miscarriages. It is quite possible that, in the 11 seronegative mothers who miscarried, seronegative Lyme was present and may have caused defective fetuses. Seronegative Lyme is a real entity and nay account for 25% of all cases of Lyme.



In 1988, Carlomango studied 49 women who had either a 1st or 2nd trimester spontaneous abortion. Six (6) of them (12.2%) tested positive, compared to 3 of 49 women who delivered at term. The authors concluded that there was no statistical significance between the two groups.



In 1988, Nadal surveyed 1,416 women and their 1,434 infants at delivery for presence of antibodies to the Lyme spirochete. Twelve women tested positive (only one had a history compatible with EM during pregnancy), six had a history of pre-existing Lyme and five had unremarkable histories. Of these twelve women, seven had remarkable outcomes:



1. Two had elevated bilirubinemia

2. One had muscle hypotonia (laxness)

3. One was post-term, small for age, and evidenced chronic placental insufficiency

4. One had transient macrocephaly (large head)

5. One had transient supraventricular extrasystoles (“skipped heart beats”)

6. The infant born of the mother with EM had a VSD-hole in the heart connecting the two main pumping chambers.



Since none of these babies had positive blood tests for antibodies to Lyme, the conclusion was that the adverse outcomes were not due to Lyme. The major flaw in this conclusion is the assumption that congenital Lyme babies are seropositive. This has been refuted by the work of Dr. Alan MacDonald, and is analogous to the findings of seronegativity in congenital syphilis.



In 1989, Dr. Alan MacDonald reported his findings in autopsies performed following perinatal deaths at Southhampton Hospital between 1978 and 1988. It must be noted that routine pathology studies on tissues will not demonstrate the Lyme spirochete. Unless there is a high index of suspicion for Lyme disease, the special silver or immunologic stains which can identify the spirochete are not used. He also reports four cases where there was live birth and spirochetes were demonstrated in the placentas. In the group of perinatal deaths there was no history or eveidence of Lyme disease in the mothers. Their blood tests were negative in all but one case. Spirochetes compatible with Borrelia burgdorferi were identified in the vital organs and numerous developmental defects were observed. Dr. MacDonald’s conclusions are:



1. Tissue inflammation is not seen in fetuses with transplacentally acquired infection with the Lyme spirochete.

2. Lyme disease acquired in utero may result in fetal death in utero, fetal death at term or infant death after birth. Babies may also survive in spite of the bacteria being isolated in the placenta.

3. In all but one of these cases where the Lyme organism was identified in the placenta or the fetal tissues, the maternal blood had no evidence of antibodies to the Lyme bacteria. In only two of the fourteen cases was there a maternal history compatible with Lyme disease, yet neither of the two were serologically confirmed.



This is the extent of the currently available information on Lyme and Pregnancy in the medical literature in 1990. Comparing the various studies have led us to arrive at the following conclusions:



1. Lyme disease is a serious threat to pregnant women in that it may cause fetal damage and death.

2. Pregnancy may mask symptoms of Lyme in the mother and may result in seronegativity.

3. Serologic screening of pregnant women in highly endemic areas is not recommended.

4. Pregnant women who test positive for Lyme antibodies, yet have no symptoms suggesting active Lyme, are probably at a lower risk of passing the infection across the placenta. It may be possible that the presence of antibody prevents the Borrelia burgdorferi from crossing the placenta.

5. Babies born with Lyme disease can be expected to have a negative blood test for Lyme antibodies. Few have positive test.

6. We desperately need a better test for detecting Lyme in pregnant women. It is clear that serologies are inadequate. Efforts should be directed at evaluating urine antigen and PCR testing in pregnancy and in neonates.



In our practice we have seen several dozen pregnant women with Lyme disease. I feel that a much more aggressive approach must be taken with them than with non-pregnant patients. It is preferable to err on the side of overtreatment than undertreatment, especially since the antibiotics we use have not been associated with birth defects or adverse effects on the developing fetus. These are general recommendations that we have developed over the last three years:



A pregnant woman who presents with a deer tick bite in an endemic area for Lyme disease is treated as if she had Stage 1 Lyme disease. We would treat with one to two months of oral antibiotics, such as Amoxicillin or Ceftin. (Tetracycline and Doxycycline are contraindicated in pregnancy.)


A pregnant woman with an EM rash should receive three to four weeks of intravenous Claforan, Rocephin or aqueous penicillin. We have evidence that even without constitutional symptoms the Lyme spirochete may have spread throughout the mother’s body by the fifth day after an infected tick bite. As noted above, treatment failure with oral penicillin has been reported.


Pregnant women who are diagnosed as having Lyme by symptoms and blood tests, who do not have a clear history of a tick bite or EM rash, and have not yet been treated, should be treated with intravenous antibiotics. Here, since the length of infection is unknown, we must assume that the spirochetes have spread throughout the mother’s body. It has generally been assumed that it is only possible to culture the Lyme spirochete from the blood only in the early stages of Lyme disease, so that a woman in the later stages of Lyme is safe from having blood-borne spirochetes reaching and crossing the placenta to the fetus. Yet unpublished data suggests that blood drawn from chronic Lyme patients during the afternoon, when they usually spike a mild fever, may yield spirochetes, using a specially modified BS Kelly culture Medium. Animal studies with chronically infected dogs show that when their immune systems are suppressed by injecting them with dexamethasone, a steroid similar to prednisone, it is possible to culture the Lyme spirochete from their blood the day after the injection. It may be possible that the state of pregnancy, which is also immunosuppressive, may induce the spirochete to enter the bloodstream and reach the placenta.


We recommend that pregnant women with active Lyme, or a history of treated Lyme, have monthly urine antigen tests for Lyme until the seventh month of pregnancy. There is some evidence that during the 3rd trimester, false positive urine tests may occur.


When the baby is delivered, we recommend that the placenta be examined for spirochetes. If spirochetes are demonstrated in the placenta, the baby should be treated with intravenous antibiotics.


I must again stress that these are guidelines that we use in our own practice. I realize that many physicians might criticize them fro being an over-reaction and too aggressive: however, I have seen a number of babies born with congenital Lyme, and am quite aware of the devastating effects it can cause. Following the recommendations I’ve outlined above, we have had normal outcomes in all the pregnant women whom we have treated.



Written by John Drulle, M.D. in December, 1990 and reprinted by the John Drulle, MD Memorial Lyme Fund, Inc. in 2006.
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Agnès
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Message par Agnès »

Merci Nath pour cet article...je viens de l'imprimer pour l'étudier de plus près.
J'espère avoir des enfants un jour, mais ma maladie me démotive en ce moment :| admettons qu'avec de la chance l'enfant ne soit pas atteint, je ne me sens pas la force de l'élever si je rechute constamment ...
Je vais devoir laisser passer quelques années pour voir comment mon état évolue.
KAT
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taduction français...

Message par KAT »

Grossesse et maladie de Lyme

John Drulle, M.D., décembre 1990

Lorsqu’une femme enceinte est atteinte de la maladie de Lyme, elle n’est pas la seule à en subir les ravages, son bébé aussi. A l’heure actuelle, il n’y a que peu d’informations disponibles dans la littérature médicale sur ce sujet. Je vais donc passer en revue les articles les plus importants et après avoir décrit nos propres expériences sur le sujet Lyme et grossesse, je vous présenterai une approche à ce problème que je pense rationnelle.

Le premier cas de passage transplacentaire de Borrelia Burgdorferi a été rapporté par Schlesinger en 1985 dans le Wisconsin. La femme s’était faite mordre pendant le premier trimestre de sa grossesse et a développé un EM avec deux lésions satellites. S’en sont suivis les symptômes typiques de Lyme. Elle ne reçut pas de traitement médical car le diagnostic de Lyme n’avait pas été posé à cette époque. A 35 semaines, elle accoucha d’un petit garçon. Le bébé décéda 39 heures plus tard d’un arrêt du cœur congestif, et l’on retrouva plusieurs anomalies cardiaques majeures. On retrouva des spirochètes dans la rate, les reins , la moelle osseuse et le cœur. La mère se révéla être positive au test de Lyme. Dans ce cas, nous ne pouvons que supposer que Lyme fut bien à l'origine des défauts de naissance car de tels types de problèmes peuvent arriver dans des situations où Lyme n’est pas responsable.

En 1987, le Docteur Alan MacDonald rapporta le cas d’une femme infectée par la maladie de Lyme lors de son premier trimestre de grossesse, laquelle ne fut malheureusement pas diagnostiquée ni traitée. Elle avait développé une éruption circulaire rouge, suivie par un gonflement douloureux du genou. Ce problème se résolut spontanément. La femme alla jusqu’à terme et accoucha d’un bébé mort-né de 2kg500. L’autopsie révéla un défaut septal ventriculaire, c’est-à-dire un trou dans la paroi du coeur qui sépare les deux chambres de pompage principales. On mit en culture la bactérie de Lyme. La bactérie de Lyme fut retrouvée par culture dans le foie du bébé, ainsi que dans le cerveau, le cœur, la glande adrénale et le placenta. La sérologie de la mère révéla des résultats positifs aux anticorps de spirochètes de Lyme et des résultats négatifs pour la syphilis. Le Docteur MacDonald rapporta trois autres cas de mort fœtale survenues au deuxième trimestre, pour lesquelles on détecta des spirochètes de Lyme dans les cultures du foie. Aucune de ces femmes ne rapporta d’antécédents liés à une infection de Lyme.

En 1986, Weber rapporta un cas d’infection de Lyme chez un nouveau-né. La mère avait été mordue à de multiples reprises par des tiques pendant son premier trimestre. Elle développa un EM plusieurs semaines plus tard. Elle reçut un traitement oral « standard » à base de pénicilline pendant 7 jours, 3 fois par jour. Le nouveau-né vînt au monde à terme et semblait être normal. Pendant les 23 heures qui suivirent, le nourrisson développa des problèmes respiratoires et décéda. L’autopsie montra des hémorragies au cerveau.
Des spirochètes proches de burgdorferi Borrelia, le spirochete de Lyme, furent décelés dans le cerveau et le foie. La sérologie initiale de la mère était négative aux recherches d’anticorps au spirochète de Lyme; cependant, à une date ultérieure son sang gelé fut examiné et se révéla positif aux anticorps IgM par test ELISA.

Markowitz publia une étude sur Lyme et la grossesse en 1986. Il y décrit dix-neuf patientes infectées pendant leurs grossesses. Cinq de ces dernières eurent des enfants anormaux (mort fœtale à 20 semaines, niveau élevé de bilirubine chez un bébé prématuré de quatre semaines, orteils palmés, cécité et retard mental, et une éruption chez un nouveau-né). Treize sur les dix-neuf femmes avaient reçu des antibiotiques. Les auteurs ont conclu qu'il n'y avait aucune preuve que Lyme était responsable des anomalies de naissance puisque toutes ces anomalies étaient différentes. Cependant, un consensus mit en évidence la fréquence des anomalies, et conclurent que les femmes enceintes infectées par Lyme et diagnostiquées devraient être traitées immédiatement avec de la pénicilline.

Williams et ses collègues conduisirent une étude sur le sang des cordons ombilicaux dans une zone endémique de Lyme à New-York. On détecta des anticorps aux spirochètes de Lyme pour 10,2% des 255 nouveau-nés testés. Dans une zone non-endémique, 2,4 % des 166 nouveau-nés avaient des anticorps détectables. Le taux de défauts de naissance entre les deux groupes ne fut pas significatif; cependant, dans le premier groupe, les nouveau-nés étaient d’un poids plus bas, plus petits pour leur âge gestationnel et tendaient à développer plus d’ictères. Les auteurs de l’étude conclurent que ces différences n’étaient pas assez significatives.
Un défaut évident dans cette étude est qu'elle a seulement considéré les naissances de bébés vivants. Puisque les fausses-couches, les décès de nourrissons, d'enfants en bas âge et les décès périnataux n'ont pas été inclus, l’éventualité de défauts mortels et congénitaux associés à Lyme, n'est pas prise en compte. Donc, l'affirmation de l'auteur qu'aucune association n'existe entre la maladie de Lyme gestationnelle et les défauts congénitaux devrait être vue avec scepticisme.

Le Docteur Andrea Dlesk, de la Clinique Marshfield dans le Winsconsin, étudia 143 femmes enceintes. On fit des sérologies de Lyme lors des visites de début de grossesse et postpartum. Au moment du rapport, 116 femmes avaient achevé leur grossesse et 12 avaient fait une fausse-couche, dont l’une d’entre elles fut testée positive à Lyme. La conclusion fut que les femmes positives au test de Lyme mais en bonne santé n’ont pas de risques plus élevés de faire une fausse-couche. Une fois encore, cette étude est tronquée par le fait qu’aucun rapport d’autopsie n’a été rapporté pour les 12 fausse-couches. Il est fort possible que les 11 mères séronégatives qui ont avorté, aient eu de faux-négatifs de Lyme qui ont causé des anomalies fœtales. Les faux-négatifs sont un réel problème et représente 25 % des cas de Lyme.

En 1988, Carlomango mena une étude sur 49 femmes ayant connu un avortement spontané au premier ou au second trimestre de leur grossesse. Six d’entre elles (12,2%) furent testées positives, comparé à 3 femmes sur 49 qui accouchèrent à terme. Les auteurs de l’étude conclurent qu’il n’y avait aucune signification statistique entre les deux groupes.

En 1998, Nadal fit une étude sur 1,416 femmes et leurs 1,434 nourrissons à la naissance sur la présence d'anticorps au spirochète de Lyme. Douze femmes furent testées positives (une d’entre elles seulement avait des antécédents révélant un EM pendant sa grossesse), six avaient des antécédents de Lyme avant la grossesse et cinq n’avaient pas d’antécédents particuliers. Sur ces douze femmes, sept avait des résultats interprétables :

1. Deux de ces femmes avaient un taux de bilirubine élevé

2. Une faisait de l’hypotonie musculaire (relâchement)

3. Une accoucha après terme d'un bébé de petite taille pour son âge, avec une insuffisance placentaire chronique mise en évidence

4. Une eut un enfant au profil macrocéphalique (grosse tête)

5. L’enfant né de la mère ayant développé un EM avait un trou dans le cœur entre les deux principales chambres de pompage, défaut septal ventriculaire.

Puisqu’aucun de ces nouveau-nés n’avait de tests positifs aux anticorps de Lyme, la conclusion fut que les défauts étaient indépendants de la maladie de Lyme. La principale erreur de cette conclusion est que des nourrissons atteints de Lyme doivent obligatoirement être séropositifs. Ceci a déjà été réfuté par les travaux du Docteur Alan MacDonald, et est très analogue aux recherches sur la séronégativité de la syphilis congénitale.

En 1989, le Docteur Alan MacDonald a publié ses recherches sur des autopsies réalisées sur les décès périnataux à l'Hôpital Southhampton entre 1978 et 1988. Il faut noter que les études de pathologie ordinaires sur les tissus ne mettent pas en évidence le spirochète de Lyme. À moins qu'il n'y ait une véritable suspicion de maladie Lyme, l'argent spécial ou les colorants immunologiques qui peuvent identifier le spirochète ne sont pas utilisés. Il fait également état de quatre cas de naissances d’enfants vivants pour lesquelles des spirochètes furent décelés dans les placentas. Dans le groupe des décès périnataux, les mères n’avaient ni antécédents ni preuve d’une infection de Lyme. Leurs sérologies étaient négatives dans tous les cas sauf un. Des spirochètes compatibles avec ceux de Borrelia Burgdorferi furent identifiés dans les organes vitaux et de nombreux retards de développement furent observés. Les conclusions du Docteur MacDonald sont :

1. L’inflammation tissulaire ne peut être retrouvée dans le fœtus lorsqu’il s’agit d’une infection par spirochète de Lyme aquise via le placenta

2. La maladie de Lyme aquise in utero risque de dégénérer en mort fœtale in utero, en mort fœtale à terme ou en décès de l’enfant après la naissance. Les nourrissons peuvent également survivre malgré les bactéries présentes dans le placenta.

3. Dans tous ces cas, sauf un, pour lesquels l’organisme de Lyme fut identifié dans le placenta ou dans les tissus fœtaux, le sang maternel ne révéla aucun anticorps à la bactérie de Lyme. Dans seulement deux des quatorze cas, il y avait des antécédents maternels en liaison avec la maladie de Lyme, pourtant aucun de ces deux cas n’a encore été confirmé par la sérologie.


C'est là, toute l'information actuellement disponible sur Lyme et la grossesse dans la littérature médicale en 1990. La comparaison des différentes études nous a conduits aux conclusions suivantes :

1. La maladie de Lyme est une menace sérieuse pour les femmes enceintes car elle peut causer des dégâts fœtaux et la mort.

2. La grossesse peut masquer les symptômes de Lyme chez la mère et peut aboutir à une séronégativité.

3. Le dépistage sérologique des femmes enceintes dans les zones à forte concentration endémique n’est pas recommandé.

4. Les femmes enceintes testées positives aux anticorps de Lyme mais qui n’ont pourtant pas de symptômes évocateurs d’une maladie de Lyme active, ont probablement moins de risques de transmettre l’infection par le placenta. Il est possible que la présence d’anticorps empêche la Borrelia Burgdorferi de traverser le placenta.

5. On peut s’attendre à ce que les nourrissons nés avec la maladie de Lyme soient négatifs aux anticorps de Lyme. Peu ont des tests positifs.

6. Nous avons désespérément besoin de meilleurs tests pour détecter la maladie de Lyme chez les femmes enceintes. Il est clair que les sérologies sont inadéquates. Des efforts doivent être dirigés vers la recherche des antigènes dans les urines et vers les dépistages par PCR pendant la grossesse et sur les nouveau-nés.

Dans le cadre de notre profession, nous avons vu plusieurs douzaines de femmes enceintes atteintes par la maladie Lyme. Je pense qu'il faut une approche beaucoup plus agressive pour les femmes enceintes que pour les patientes qui ne le sont pas. Il est préférable de sur-traiter que de sous-traiter, d'autant plus que les antibiotiques que nous utilisons n'ont pas provoqué de défauts de naissance ou d’effets défavorables sur le développement fœtal. Voici des recommandations générales que nous avons mises au point sur les trois dernières années :

Une femme enceinte qui présenterait une morsure de tique dans une zone reconnue endémique pour la maladie Lyme devrait être traitée comme si elle avait le stade 1 de la maladie Lyme. Nous traiterions pendant un à deux mois avec des antibiotiques oraux, comme l'Amoxicilline ou le Ceftin. (Tetracycline et Doxycycline sont contre-indiqués pendant la grossesse). Une femme enceinte avec un EM devrait recevoir pendant trois à quatre semaines du Claforan par intraveineuse, de la Rocephine ou de la pénicilline aqueuse. Nous avons la preuve que même sans symptômes constitutionnels le spirochète de Lyme peut s’être propagé partout dans le corps de la mère au cinquième jour après l’infection par morsure. Comme noté ci-dessus, des échecs de traitement à la pénicilline orale a été rapportés.

Les femmes enceintes diagnostiquées positives à la maladie de Lyme cliniquement et par les analyses de sang, qui n'ont pas le souvenir d'une morsure de tique ou d’un EM et qui n'ont pas encore été traitées, devraient être traitées avec des antibiotiques intraveineux. Dans ce cas, puisque la durée de l'infection est inconnue, nous devons supposer que les spirochètes se sont disséminés partout dans le corps de la mère. Il est généralement admis que les cultures de spirochètes de Lyme à partir du sang ne peuvent être effectuées qu’à un stade précoce de la maladie, ainsi, pour une femme en phase avancée de la maladie de Lyme les spirochètes ne franchiront pas le placenta et n’atteindront pas le fœtus. Pourtant un rapport non publié suggère que le sang prélevé l’après-midi pendant une fièvre modérée, chez les patients atteints de Lyme chronique peut révèler la présence de spirochètes en utilisant une culture spécifiquement modifiée « BS Kelly Culture Medium ». Les études animales menées sur les chiens atteints de Lyme chronique montrent que quand leur système immunitaire est déprimé, en leur injectant du dexamethasone, un stéroïde proche de la prednisone, il est possible de mettre en culture le spirochète de Lyme à partir d’un prélèvement sanguin le jour qui suit l’injection. Il est aussi peut-être possible que l’état d’avancement de la grossesse, qui est aussi immunosuppressif, puisse provoquer le passage du spirochète dans le flux sanguin et ainsi atteindre le placenta.

Nous recommandons aux femmes enceintes atteintes par un Lyme actif ou traitées pour des antécédents liés à Lyme de pratiquer tous les mois des tests antigènes de Lyme par urine jusqu’au septième mois de grossesse. Il existe des éléments prouvant que pendant le troisième trimestre, de faux positifs sur les tests d’urine peuvent arriver.

Quand le bébé nait, nous recommandons l’examen du placenta avec recherche des spirochètes. Si des spirochètes sont détectés dans le placenta, le nourrisson devra alors recevoir un traitement antibiotique par intraveineuse.

Je dois insister à nouveau sur le fait que ce sont des directives que nous utilisons dans le cadre de notre propre activité. Je suis conscient que beaucoup de physiciens les considéreront comme des réactions démesurées et agressives. J’ai cependant vu nombre de nourrissons nés avec un Lyme congénital, et je suis très alerté par les dégâts dévastateurs que la maladie peut causer. En suivant les recommandations énumérées plus haut, nous avons obtenu des résultats normaux chez toutes les femmes enceintes que nous avons traitées.

Ecrit par John Drulle, M.D., décembre 1990 et ré-imprimé par la Memorial Lyme Fund. De John Drulle, en 2006.
Modifié en dernier par KAT le 22 mai 2006 18:53, modifié 5 fois.
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dave
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Message par dave »

kat, c'est toi qui a traduit ?
KAT
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Message par KAT »

Oui, c'est moi... pourquoi, y a t-il des erreurs ? :?
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