Conférence Lyme sans frontière CHECY le 20/02/2016
Posté : 21 févr. 2016 16:53
Bonjour à tous,
Le jour même de la conférence je n'étais pas sûre d'y aller. Finalement j'ai pu assister à la conférence. J'ai donc effectué un petit compte-rendu pour que vous puissiez aussi bénéficier des informations qui ont été partagées.
J'ai rédigé ce matin la première partie de la conférence.
J'esperes pouvoir publier la seconde partie sous peu.
Compte rendu de la conférence de LYME SANS FRONTIERE DU 20/02/2016
DEROULEMENT
-Introduction effectuée par la présidente de LSF, Marie-Claude P, annoncement du déroulement de la conférence
-Première partie : exposé de Mr T, médecin généraliste, immunologiste et infectiologue dans la capitale, spécialisé depuis une dizaine d’années dans la maladie de lyme et les MVT.
Ancien collègue du profeeseur P à G et ancien directeur de recherche de l’Institut Pasteur de la capitale.
-Deuxième partie : exposé de Mr F, généraliste et homéopathe (spécialisé homéopathe depuis 25 ans) dans le Centre, ancien médecin de l’ouest Parisien. Lymé chronique en « guérison » (déclaration de la maladie en 2008).
-Troisième partie : Questions/réponses menée par les trois intervenants, ponctuée par une conclusion générale.
PREMIERE PARTIE : INTERVENTION DU DOC T
La maladie
La maladie de Lyme est due à un type de bactérie : la Borrelia.
Cette bactérie contient 853 gènes et 21 plasmides (molécule d’ADN distincte de l’ADN chromosomique, capable de réplication autonome et non essentielle à la survie de la cellule), d’où de telles résistances et capacités d’adaptation.
Elle est dotée d’un petit flagelle pour pouvoir se déplacer dans l’ensemble de l’organisme.
Il existe une réversibilité vers la forme spirochétale (d’où les rechutes épisodiques).
Les chercheurs Français dénombrent 30 souches de borrelies différentes sur le territoire. Il en existe des différentes dans les pays voisins (Espagne, Italie, Allemagne…) et dans le monde.
La plus connue et répandue étant Borrelia Burgdorferi découverte par Willy Burgdorfer aux USA dans la ville de Lyme dans le Connecticut.
La maladie de Lyme se décompose en 3 stades :
-La phase primaire, dite « aigue », caractérisée par la présence non systématique d’un érythème migrant. Souvent, la personne développe durant ce stade un syndrome pseudo grippal. Mais ce stade peut très bien passer totalement inaperçu.
-La phase secondaire : lorsque la phase primaire n’a pas été, ou insuffisamment, traitée. Apparition de symptômes divers et variés (dépression, fatigue, douleurs, baisse de la vision, troubles cardiaques…)
-La phase tertiaire dite chronique : envahissement insidieux de l’ensemble de l’organisme. Ce stade se caractérise principalement par la défaillance du système immunitaire, et donc la présence et la manifestation de nombreuses co infections mais aussi d’infections opportunistes.
Principal agent vectoriel : la tique
La tique (ixodes scapularis) de la famille des arachnides acariens évolue sur plusieurs cycles de vie : oeufs→Larve→Nymphe→Adulte (mâle ou femelle).
Elle peut piquer les mammifères (dont l’homme) et même autres animaux (ceux à sang froid par exemple) à n’importe quel cycle, grâce à son rostre.
Le consensus de 2006 et l’enseignement effectué en école de médecine évoquait le rarissime des tiques en France, se limitant seulement à certaines régions de l’Est. Enseignements qui reste inchangée à ce jour !
Les tiques se trouvent partout et ne se limitent pas aux régions proches de l’Allemagne.
25% des tiques Sont infectée par Borrelia
35% des tiques sont infectées par d’autres pathogènes.
En clair, 60% des tiques sont infectées dont 35% Co infectées (Babésdia, anaplasma, Ehrichlia…) et 25% infectées par une ou plusieurs Borrelies.
L’un n’exclue pas l’autre : souvent les patients Lyme sont atteints de co infections.
Les tiques sont plus infectées qu’avant.
Autres voies et formes de contamination
La tique n’est pas le seul vecteur de la maladie de Lyme. D’autres insectes sont impliqués (puces, aoutas, certaines araignées, certains moustiques…).
Quant aux autres voies possibles de contaminations, « il y’a plusieurs écoles ».
-La voie materno fœtal : il est possible qu’une femme enceinte ayant été contaminée lors de sa grossesse transmette les bactéries au fœtus. Il a en effet été démontré que les bactéries traversent sans problème la barrière placentaire.
-La voie sexuelle. Cette hypothèse fait polémique car plusieurs études ont démontré que lorsqu’une personne est affectée, son ou sa partenaire l’est aussi. Certes la borrelie est présente dans tous les fluides corporels (sang, lymphe, secrétions sexuelles, larmes, salive…), mais cela ne veut pas dire que cette voie contamine (exemple du virus du SIDA présent dans la salive et les larmes mais ne pouvant contaminer par cette voie-là). Il ne faut pas devenir paranoïaque et s’arrêter « de vivre » !
-La voie par transfusion sanguine. Cette hypothèse est à envisager avec beaucoup de recul et de critique. Il faut savoir que les borrélies sont très sensibles à la chaleur, d’où le fait que la maladie ne se développe jamais chez certains animaux dont la température du sang est assez élevée.
Le sang transfusé passant par des procédés de centrifugation impliquant des températures bactéricides, il y’a peu de risque que la contamination se fasse par cette voie.
Diagnostic paraclinique: Pourquoi de tels problèmes?
Plusieurs raisons expliquent les 70% de faux négatifs au test ELISA :
-La précocité du test.
Aucun intérêt d’effectuer un test juste après une piqure car les anticorps sont susceptibles d’apparaitre seulement au bout d’un à deux mois (soit 4 à 8 semaines) en l’absence de tout traitement antibiotique.
-La double résistance des bactéries. Elles sont capables de se cacher des antibiotiques mais aussi de déjouer le système immunitaire en pénétrant dans les cellules (forme intracellulaire), en se regroupant pour former une couche ultra résistante (bio films), en s’enkystant (forme kystique). Le système immunitaire est « bluffé » par les bactéries et ne produit donc pas d’anticorps spécifiques.
-Les seuils de positivité du test : La maladie étant classée rare par les autorités sanitaires, les test ont été calibrés de tel sorte à ce que le nombre de positifs reste minime.
Et le Western Blot alors ?
C’est une méthode légèrement différente. Au lieu de rechercher le nombre d’anticorps contre la bactérie (méthode quantitative), le WB indique les anticorps contre des protéines spécifiques des borrelies (méthode qualitative). C’est donc un test plus spécifique de la maladie de Lyme.
Le western Blot recherche les IgG (anticorps anciens) et IgM (anticorp d’infection récente et/ou en cours).
Attention car certaines bandes ne sont pas spécifiques ! Par exemple, la P41 détecte des anticorps dirigés contre la protéine du flagelle. Or, un bon nombre de bactéries possèdent un flagelle. La p58 est également peu spécifique.
D’autres bandes sont plus spécifiques : p39, OspA et OspC, P18, P100, VLse.
Cependant, il est seulement effectué lorsqu’un ELISA ressort positif car il est considéré comme un test de confirmation (comme pour le SIDA), ce qui est aberrant puisque la plupart des ELISA sont faussement négatifs.
DE plus, malgré le caractère QUALITATIF du test, il existe aussi des seuils de positivités. Pourtant, même un très faible taux de réactivité (considéré en dessous du seuil), indique qu’il y a bien eu la présence de ces protéines et donc l’exposition à la bactérie.
Autre problème non moindre : Si le WB recherche plus d’espèces de borrelies, il en est limité à 6 (B . Burgdorferi, garinii, afzeli, spielmanii, bavariensis, valaisian).
Or, rappelons que les chercheurs français en dénombrent au minimum 30.
Conclusion : aussi bien ELISA que WB, leur négativité n’exclut aucunement une maladie de Lyme.
Diagnostic clinique : « Ne pas jeter la pierre aux médecins »
Malgré une audience qui a fait ressentir sa révolte envers les médecins niant la maladie, le D . a insisté sur le fait qu’il ne faut pas en vouloir à ces confrères. Ceci en raison d’une part d’un enseignement erroné sur la maladie (dont le docteur lui-même en a fait les frais durant ces études), et d’autres part, par la complexité du tableau clinique, dont les symptômes semblent tous aussi incohérents les uns que les autres.
De plus, l’absence ou la non détection de l’Erythème migrant, complique fortement le diagnostic.
Le tableau clinique est très vaste et dépend aussi de la présence ou nom de co infections. Il a été rapporté que différentes espèces de borrelies, donnent différent types de manifestations cliniques.
Ainsi, B. Burgdorferi serait plus susceptible de provoquer la forme arthritique et rhumatismale ;
B.afzelii, les formes dermatologiques avec l’acrodermatite chronique atrophiante ;
B.garinii d’avantge responsable des neuroborrélioses.
Nous retrouvons cependant des symptômes communs à toutes les formes de borrelioses : la fatigue +++ dans un premier temps physique puis accompagnée de la baisse du moral, des douleurs (articulaires, musculaires), des troubles visuels (flou, phosphènes, ombres, parfois pseudo hallucinations, irritations oculaires…), des troubles cognitifs (baisse ou difficulté de concentration, troubles de la mémoire…).
La prise en charge : cibler les bons tests
Beaucoup des patients viennent avec des dossiers remplis d’analyses et d’examens en tout genre.
Lorsqu4un médecin suspecte une maladie de Lyme, sa démarche de recherche doit comporter :
→Les sérologies + Western blot
→La recherche des co infections
→Le dosage des NK CD56 et CD57
→Etat des lieux :
-des systèmes de défenses immunitaires (immunoglobulines)
-des systèmes endocriniens, car lorsqu’il y’ a un déséquilibre endocrinien quel qu’il soit, le corps se défend moins bien et la personne est plus sujette aux infections. Les hormones y jouent un rôle primordial. Par exemple, la montée en œstrogène due à la grossesse améliore les manifestations inflammatoires des femmes atteintes de sclérose en plaque.
-Le système métabolique.
Le médecin doit aussi cibler ses tests selon le contexte de vie et les antécédents cliniques de la personne.
Par exemple, il faut rechercher les parasitoses lorsque le patient est en contact avec des chevaux et autres animaux domestiques. Rechercher les bactéries pulmonaires (mycoplasme et chlamydia pneumoniae) si il y’a eu des épisodes pseudos bronchiques, toux, infections ORL ; des germes uro génitaux (chlamydia trachomatis) si cystites, vaginites, douleurs vésicales et/ou pelviennes…
Dans une borreliose chronique, on retrouve presque systématiquement des mycoplamses, chlamydiaes, candidoses, herpes…liés à l’abaissement du système immunitaire.
La candidose peut également entraîner un tableau de fibromyalgie avec des douleurs articulaires, un SFC, des troubles de l’humeur.
Il est fondamental de rechercher également les autres maladies vectorielles à tique. La clinique est une bonne orientation diagnostique.
Par exemple la Brucellose provoque une dépression psychique profonde, pouvant amener à des envies suicidaires, tout comme la syphilis au stade tertiaire.
La babésiose, aussi appelée piroplasmose entraine des frissons +++ mais peut aussi provoquer des sueurs (avec alternance de frissons), une sensation de manque d’air et autres symptômes semblables au paludisme. Babésia est une sorte de paludisme.
Les traitements
Le consensus de 2006 indiquait des traitements minimes, simplistes , souvent inefficaces.
Aux USA, il y’a eu une réelle avancée quant aux traitements de la lyme. Les recommandations de l’ILADS (présidé par le docteur HOROWITZ) ont l’autorité d’application dans certains états. Ainsi, contrairement au CDC, l’ILADS recommande les traitements antibiotiques jusqu’à disparition clinique des symptômes. Certaines personnes se retrouvent avec des années d’antibiothérapie.
Certains médecins vont traiter la maladie de Lyme par des longues durées de monothérapie antibiotique, ce que le docteur appelle des « tapis » d’antibiotique.
Or Eva Sapi a démontré in vitro qu’une periode prolongée de DOXYCYCLINE seule favorisait la forme chronique de la maladie.
Elle a découvert, que pour être efficace, il faut utiliser des séquences d’antibiothérapie combinées. Ce procédé tant à cibler les différentes formes bactériennes, afin de les re transformer en forme de spirochète car les ATB sont surtout efficaces sur les formes circulantes bactériennes.
Les médecins ne doivent pas hésiter à faire des séquences de traitements avec souvent 3 semaines de pause, mais aussi des rotations d’ATB. C’est-à-dire d’essayer plusieurs classes et molécules d’antibiotiques.
Car chaque type d’atb va cibler une particularité de la bactérie.
Les traitements antibiotiques sont certes efficaces, mais présentent également une toxicité pour les reins et le foie.
Ils entrainent également des troubles intestinaux que l’on peut très bien prévenir à l’aide de probiotiques qui devraient être SYSTEMATIQUES lors d’un traitement ATB.
Nous retrouvons 5 classes d’ATB utilisés contre la maladie de Lyme et autres MVT :
-l’amoxicilline, qui est une béta lactamine. La pénicilline (une autre béta-lactamine) est inefficace dans la ML.
-Les cyclines (ou tétracyclines), il s’agit de la DOXYCYCLINE . Très efficaces sur les manifestations ostéo-articulaires et musculaires.
-Les céphalosporines (Ceftriaxone ROCEPHINE). Agissent très bien sur les bactéries systémiques touchant l’ensemble des systèmes.
-Les quinolones ou fluroquinolones (ofloxacine, , ciprofloxacine…). FAIRE TRES ATTENTION AUX TENDONS. Il est primordial d’arrêter une quinolone lorsqu’il y’a des douleurs aux tendons sous traitement car il y a un réel risque de rupture de ces derniers. Ces ATB sont très efficaces sur les bactéries uro génitales.
-Les macrolides (AZITHROMYCINE, CLARITHROMYCINE …). Efficaces pour les infections froides intra cellulaires.
Le D . a insisté sur le fait d’également combiner les thérapies entre elles. Lui-même utilise les huiles essentielles dans ses protocoles.
Les bactéries étant sensibles à l’oxygène (car anaérobies) et à la chaleur, privilégier ses conditions (sports, sauna, oxygénothérapie…).
Qu’est-ce que le « HERX » ?
On appelle « herx » la réaction de Jarish-Herxheimer, une réaction immuno-inflammatoire conséquente au relargage des toxines bactériennes tuées dans l’organisme.
Elle ne doit pas être confondue avec une réaction allergique dont les symptômes sont tout autre.
Souvent le « herx » débute au troisième jour de traitement.
En dehors des symptômes caractéristiques de la ML, il s’agit surtout d’une grande fatigue, de nausées et de douleurs.
Le jour même de la conférence je n'étais pas sûre d'y aller. Finalement j'ai pu assister à la conférence. J'ai donc effectué un petit compte-rendu pour que vous puissiez aussi bénéficier des informations qui ont été partagées.
J'ai rédigé ce matin la première partie de la conférence.
J'esperes pouvoir publier la seconde partie sous peu.
Compte rendu de la conférence de LYME SANS FRONTIERE DU 20/02/2016
DEROULEMENT
-Introduction effectuée par la présidente de LSF, Marie-Claude P, annoncement du déroulement de la conférence
-Première partie : exposé de Mr T, médecin généraliste, immunologiste et infectiologue dans la capitale, spécialisé depuis une dizaine d’années dans la maladie de lyme et les MVT.
Ancien collègue du profeeseur P à G et ancien directeur de recherche de l’Institut Pasteur de la capitale.
-Deuxième partie : exposé de Mr F, généraliste et homéopathe (spécialisé homéopathe depuis 25 ans) dans le Centre, ancien médecin de l’ouest Parisien. Lymé chronique en « guérison » (déclaration de la maladie en 2008).
-Troisième partie : Questions/réponses menée par les trois intervenants, ponctuée par une conclusion générale.
PREMIERE PARTIE : INTERVENTION DU DOC T
La maladie
La maladie de Lyme est due à un type de bactérie : la Borrelia.
Cette bactérie contient 853 gènes et 21 plasmides (molécule d’ADN distincte de l’ADN chromosomique, capable de réplication autonome et non essentielle à la survie de la cellule), d’où de telles résistances et capacités d’adaptation.
Elle est dotée d’un petit flagelle pour pouvoir se déplacer dans l’ensemble de l’organisme.
Il existe une réversibilité vers la forme spirochétale (d’où les rechutes épisodiques).
Les chercheurs Français dénombrent 30 souches de borrelies différentes sur le territoire. Il en existe des différentes dans les pays voisins (Espagne, Italie, Allemagne…) et dans le monde.
La plus connue et répandue étant Borrelia Burgdorferi découverte par Willy Burgdorfer aux USA dans la ville de Lyme dans le Connecticut.
La maladie de Lyme se décompose en 3 stades :
-La phase primaire, dite « aigue », caractérisée par la présence non systématique d’un érythème migrant. Souvent, la personne développe durant ce stade un syndrome pseudo grippal. Mais ce stade peut très bien passer totalement inaperçu.
-La phase secondaire : lorsque la phase primaire n’a pas été, ou insuffisamment, traitée. Apparition de symptômes divers et variés (dépression, fatigue, douleurs, baisse de la vision, troubles cardiaques…)
-La phase tertiaire dite chronique : envahissement insidieux de l’ensemble de l’organisme. Ce stade se caractérise principalement par la défaillance du système immunitaire, et donc la présence et la manifestation de nombreuses co infections mais aussi d’infections opportunistes.
Principal agent vectoriel : la tique
La tique (ixodes scapularis) de la famille des arachnides acariens évolue sur plusieurs cycles de vie : oeufs→Larve→Nymphe→Adulte (mâle ou femelle).
Elle peut piquer les mammifères (dont l’homme) et même autres animaux (ceux à sang froid par exemple) à n’importe quel cycle, grâce à son rostre.
Le consensus de 2006 et l’enseignement effectué en école de médecine évoquait le rarissime des tiques en France, se limitant seulement à certaines régions de l’Est. Enseignements qui reste inchangée à ce jour !
Les tiques se trouvent partout et ne se limitent pas aux régions proches de l’Allemagne.
25% des tiques Sont infectée par Borrelia
35% des tiques sont infectées par d’autres pathogènes.
En clair, 60% des tiques sont infectées dont 35% Co infectées (Babésdia, anaplasma, Ehrichlia…) et 25% infectées par une ou plusieurs Borrelies.
L’un n’exclue pas l’autre : souvent les patients Lyme sont atteints de co infections.
Les tiques sont plus infectées qu’avant.
Autres voies et formes de contamination
La tique n’est pas le seul vecteur de la maladie de Lyme. D’autres insectes sont impliqués (puces, aoutas, certaines araignées, certains moustiques…).
Quant aux autres voies possibles de contaminations, « il y’a plusieurs écoles ».
-La voie materno fœtal : il est possible qu’une femme enceinte ayant été contaminée lors de sa grossesse transmette les bactéries au fœtus. Il a en effet été démontré que les bactéries traversent sans problème la barrière placentaire.
-La voie sexuelle. Cette hypothèse fait polémique car plusieurs études ont démontré que lorsqu’une personne est affectée, son ou sa partenaire l’est aussi. Certes la borrelie est présente dans tous les fluides corporels (sang, lymphe, secrétions sexuelles, larmes, salive…), mais cela ne veut pas dire que cette voie contamine (exemple du virus du SIDA présent dans la salive et les larmes mais ne pouvant contaminer par cette voie-là). Il ne faut pas devenir paranoïaque et s’arrêter « de vivre » !
-La voie par transfusion sanguine. Cette hypothèse est à envisager avec beaucoup de recul et de critique. Il faut savoir que les borrélies sont très sensibles à la chaleur, d’où le fait que la maladie ne se développe jamais chez certains animaux dont la température du sang est assez élevée.
Le sang transfusé passant par des procédés de centrifugation impliquant des températures bactéricides, il y’a peu de risque que la contamination se fasse par cette voie.
Diagnostic paraclinique: Pourquoi de tels problèmes?
Plusieurs raisons expliquent les 70% de faux négatifs au test ELISA :
-La précocité du test.
Aucun intérêt d’effectuer un test juste après une piqure car les anticorps sont susceptibles d’apparaitre seulement au bout d’un à deux mois (soit 4 à 8 semaines) en l’absence de tout traitement antibiotique.
-La double résistance des bactéries. Elles sont capables de se cacher des antibiotiques mais aussi de déjouer le système immunitaire en pénétrant dans les cellules (forme intracellulaire), en se regroupant pour former une couche ultra résistante (bio films), en s’enkystant (forme kystique). Le système immunitaire est « bluffé » par les bactéries et ne produit donc pas d’anticorps spécifiques.
-Les seuils de positivité du test : La maladie étant classée rare par les autorités sanitaires, les test ont été calibrés de tel sorte à ce que le nombre de positifs reste minime.
Et le Western Blot alors ?
C’est une méthode légèrement différente. Au lieu de rechercher le nombre d’anticorps contre la bactérie (méthode quantitative), le WB indique les anticorps contre des protéines spécifiques des borrelies (méthode qualitative). C’est donc un test plus spécifique de la maladie de Lyme.
Le western Blot recherche les IgG (anticorps anciens) et IgM (anticorp d’infection récente et/ou en cours).
Attention car certaines bandes ne sont pas spécifiques ! Par exemple, la P41 détecte des anticorps dirigés contre la protéine du flagelle. Or, un bon nombre de bactéries possèdent un flagelle. La p58 est également peu spécifique.
D’autres bandes sont plus spécifiques : p39, OspA et OspC, P18, P100, VLse.
Cependant, il est seulement effectué lorsqu’un ELISA ressort positif car il est considéré comme un test de confirmation (comme pour le SIDA), ce qui est aberrant puisque la plupart des ELISA sont faussement négatifs.
DE plus, malgré le caractère QUALITATIF du test, il existe aussi des seuils de positivités. Pourtant, même un très faible taux de réactivité (considéré en dessous du seuil), indique qu’il y a bien eu la présence de ces protéines et donc l’exposition à la bactérie.
Autre problème non moindre : Si le WB recherche plus d’espèces de borrelies, il en est limité à 6 (B . Burgdorferi, garinii, afzeli, spielmanii, bavariensis, valaisian).
Or, rappelons que les chercheurs français en dénombrent au minimum 30.
Conclusion : aussi bien ELISA que WB, leur négativité n’exclut aucunement une maladie de Lyme.
Diagnostic clinique : « Ne pas jeter la pierre aux médecins »
Malgré une audience qui a fait ressentir sa révolte envers les médecins niant la maladie, le D . a insisté sur le fait qu’il ne faut pas en vouloir à ces confrères. Ceci en raison d’une part d’un enseignement erroné sur la maladie (dont le docteur lui-même en a fait les frais durant ces études), et d’autres part, par la complexité du tableau clinique, dont les symptômes semblent tous aussi incohérents les uns que les autres.
De plus, l’absence ou la non détection de l’Erythème migrant, complique fortement le diagnostic.
Le tableau clinique est très vaste et dépend aussi de la présence ou nom de co infections. Il a été rapporté que différentes espèces de borrelies, donnent différent types de manifestations cliniques.
Ainsi, B. Burgdorferi serait plus susceptible de provoquer la forme arthritique et rhumatismale ;
B.afzelii, les formes dermatologiques avec l’acrodermatite chronique atrophiante ;
B.garinii d’avantge responsable des neuroborrélioses.
Nous retrouvons cependant des symptômes communs à toutes les formes de borrelioses : la fatigue +++ dans un premier temps physique puis accompagnée de la baisse du moral, des douleurs (articulaires, musculaires), des troubles visuels (flou, phosphènes, ombres, parfois pseudo hallucinations, irritations oculaires…), des troubles cognitifs (baisse ou difficulté de concentration, troubles de la mémoire…).
La prise en charge : cibler les bons tests
Beaucoup des patients viennent avec des dossiers remplis d’analyses et d’examens en tout genre.
Lorsqu4un médecin suspecte une maladie de Lyme, sa démarche de recherche doit comporter :
→Les sérologies + Western blot
→La recherche des co infections
→Le dosage des NK CD56 et CD57
→Etat des lieux :
-des systèmes de défenses immunitaires (immunoglobulines)
-des systèmes endocriniens, car lorsqu’il y’ a un déséquilibre endocrinien quel qu’il soit, le corps se défend moins bien et la personne est plus sujette aux infections. Les hormones y jouent un rôle primordial. Par exemple, la montée en œstrogène due à la grossesse améliore les manifestations inflammatoires des femmes atteintes de sclérose en plaque.
-Le système métabolique.
Le médecin doit aussi cibler ses tests selon le contexte de vie et les antécédents cliniques de la personne.
Par exemple, il faut rechercher les parasitoses lorsque le patient est en contact avec des chevaux et autres animaux domestiques. Rechercher les bactéries pulmonaires (mycoplasme et chlamydia pneumoniae) si il y’a eu des épisodes pseudos bronchiques, toux, infections ORL ; des germes uro génitaux (chlamydia trachomatis) si cystites, vaginites, douleurs vésicales et/ou pelviennes…
Dans une borreliose chronique, on retrouve presque systématiquement des mycoplamses, chlamydiaes, candidoses, herpes…liés à l’abaissement du système immunitaire.
La candidose peut également entraîner un tableau de fibromyalgie avec des douleurs articulaires, un SFC, des troubles de l’humeur.
Il est fondamental de rechercher également les autres maladies vectorielles à tique. La clinique est une bonne orientation diagnostique.
Par exemple la Brucellose provoque une dépression psychique profonde, pouvant amener à des envies suicidaires, tout comme la syphilis au stade tertiaire.
La babésiose, aussi appelée piroplasmose entraine des frissons +++ mais peut aussi provoquer des sueurs (avec alternance de frissons), une sensation de manque d’air et autres symptômes semblables au paludisme. Babésia est une sorte de paludisme.
Les traitements
Le consensus de 2006 indiquait des traitements minimes, simplistes , souvent inefficaces.
Aux USA, il y’a eu une réelle avancée quant aux traitements de la lyme. Les recommandations de l’ILADS (présidé par le docteur HOROWITZ) ont l’autorité d’application dans certains états. Ainsi, contrairement au CDC, l’ILADS recommande les traitements antibiotiques jusqu’à disparition clinique des symptômes. Certaines personnes se retrouvent avec des années d’antibiothérapie.
Certains médecins vont traiter la maladie de Lyme par des longues durées de monothérapie antibiotique, ce que le docteur appelle des « tapis » d’antibiotique.
Or Eva Sapi a démontré in vitro qu’une periode prolongée de DOXYCYCLINE seule favorisait la forme chronique de la maladie.
Elle a découvert, que pour être efficace, il faut utiliser des séquences d’antibiothérapie combinées. Ce procédé tant à cibler les différentes formes bactériennes, afin de les re transformer en forme de spirochète car les ATB sont surtout efficaces sur les formes circulantes bactériennes.
Les médecins ne doivent pas hésiter à faire des séquences de traitements avec souvent 3 semaines de pause, mais aussi des rotations d’ATB. C’est-à-dire d’essayer plusieurs classes et molécules d’antibiotiques.
Car chaque type d’atb va cibler une particularité de la bactérie.
Les traitements antibiotiques sont certes efficaces, mais présentent également une toxicité pour les reins et le foie.
Ils entrainent également des troubles intestinaux que l’on peut très bien prévenir à l’aide de probiotiques qui devraient être SYSTEMATIQUES lors d’un traitement ATB.
Nous retrouvons 5 classes d’ATB utilisés contre la maladie de Lyme et autres MVT :
-l’amoxicilline, qui est une béta lactamine. La pénicilline (une autre béta-lactamine) est inefficace dans la ML.
-Les cyclines (ou tétracyclines), il s’agit de la DOXYCYCLINE . Très efficaces sur les manifestations ostéo-articulaires et musculaires.
-Les céphalosporines (Ceftriaxone ROCEPHINE). Agissent très bien sur les bactéries systémiques touchant l’ensemble des systèmes.
-Les quinolones ou fluroquinolones (ofloxacine, , ciprofloxacine…). FAIRE TRES ATTENTION AUX TENDONS. Il est primordial d’arrêter une quinolone lorsqu’il y’a des douleurs aux tendons sous traitement car il y a un réel risque de rupture de ces derniers. Ces ATB sont très efficaces sur les bactéries uro génitales.
-Les macrolides (AZITHROMYCINE, CLARITHROMYCINE …). Efficaces pour les infections froides intra cellulaires.
Le D . a insisté sur le fait d’également combiner les thérapies entre elles. Lui-même utilise les huiles essentielles dans ses protocoles.
Les bactéries étant sensibles à l’oxygène (car anaérobies) et à la chaleur, privilégier ses conditions (sports, sauna, oxygénothérapie…).
Qu’est-ce que le « HERX » ?
On appelle « herx » la réaction de Jarish-Herxheimer, une réaction immuno-inflammatoire conséquente au relargage des toxines bactériennes tuées dans l’organisme.
Elle ne doit pas être confondue avec une réaction allergique dont les symptômes sont tout autre.
Souvent le « herx » débute au troisième jour de traitement.
En dehors des symptômes caractéristiques de la ML, il s’agit surtout d’une grande fatigue, de nausées et de douleurs.