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Synthèse des biologistes V. Schaller et Chantal Baumert
OBSERVATION MICROSCOPIQUE:
C’est une méthode de preuve directe de la présence des Borrélies, utilisée actuellement en Afrique équatoriale par l’Institut Pasteur, et en Allemagne. Ce moyen diagnostique est le «gold standard» d’après les Pr Léon Le Minor et Michel Veron de l’Institut Pasteur, dans « Bactériologie Médicale » paru chez Flammarion en1989.
Principe :
« Le diagnostic repose sur la mise en évidence du parasite dans les humeurs du malade ou chez le vecteur, par microscopie en contraste de phase, en fond noir ou après coloration, en lumière ordinaire ou en fluorescence. Si le taux de parasitémie est bas, on peut concentrer les germes par centrifugation ou utiliser le procédé de la goutte épaisse. » Une observation microscopique sur fond noir, ou en lumière ordinaire, se fait sur sang frais sans fixateur ni colorant. On prélève une petite goutte de sang provenant de capillaires du bout du doigt soigneusement désinfecté en utilisant une lancette sécurisée (BD Microtainer). On dépose la goutte sur une lame en verre stérile et on recouvre avec une lamelle. Pour faire éclater les globules rouges dans lesquels se réfugient les borrélies, on appuie fortement sur la lamelle avec le doigt. On peut aussi introduire le prélèvement sanguin dans un tube stérile EDTA, que l’on peut acheminer par la poste, car même après 3-4 jours, la fluidité du sang est préservée dans le tube et permet de retrouver les Borrélies intactes.
2.3.2. Interprétation :
Une infection borélienne récente permet d’observer les bactéries encore actives, se déplaçant dans le plasma en ondulant, ou en se tortillant vivement autour de leur axe de manière caractéristique, ou en présentant des tremblements le long du corps bactérien. Elles sont ainsi facilement détectables. On peut observer l’échantillon de sang au microscope durant plusieurs jours, car des modifications sont à attendre, du fait des formidables capacités des Borrélies à s’adapter et à se transformer. Dans le cadre d’une infection chronique, elles ne sont pas toujours décelables dans le plasma sanguin immédiatement. Mais après plusieurs heures ou plusieurs jours d’observation, on peut les voir se «faufiler» hors des érythrocytes, souvent en restant accrochés au bord du globule rouge avec des mouvements d’ondulations caractéristiques. On observe des formes de dégénérescence, quand se développent tout au long du corps bactérien des granules, des vésicules, ou quand le spirochète se transforme en sphérule. La taille du spirochète peut aller de 30µ – 40µ jusqu’à une taille 100 fois plus petite ! Leur très petite taille pose alors un problème d’identification des borrélies qui apparaissent semblables à des particules mues par un mouvement brownien.
2.3.3. Limite de l’observation microscopique:
« On doit parcourir soigneusement les lames et répéter les examens car, si la présence du germe est un critère suffisant, son absence n’infirme pas le diagnostic. Les examens sont positifs dans 80% des borrélioses à poux et dans moins de 50% des cas de borrélioses à tiques.»(Bactériologie Médicale 1989) Les formes de dégénérescence peuvent prêter à confusion, et l’observation doit être minutieuse. Par ailleurs, les Borrélies se retrouvent le plus souvent déjà quelques heures après l’infection dans les cellules de divers tissus du corps, tout comme dans les cellules endothéliales et sanguines.
2.3.4. Conclusion :
Dans la littérature spécialisée en microbiologie (ex. «Bactériologie Médicale») il est fait état de recours aux investigations par microscopie sur fond noir ou en lumière ordinaire, comme preuve absolue concernant les spirochétoses, ainsi que cela a été pratiqué dans la recherche (sur prélèvements cutanés frais) du spirochète de la syphilis. La méthode de recherche de parasite dans le sang périphérique est systématiquement pratiquée pour le diagnostic du Paludisme, là où se concentrent les éléments, alors pourquoi pas pour le diagnostic de la borréliose ? Malheureusement, cette technique d’observation microscopique des Borrélies est hors nomenclature, et n’est donc pas utilisée comme méthode de preuve directe dans les laboratoires d’analyses médicales.
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